Cet ancien dicton polonais est remarquable, une explication en une phrase sur comment créer des outils de médiation sur mesure, de bonne qualité pour nos diverses audiences. Dans cet article, je voudrais surligner l’importance d’impliquer des représentants du groupe pour lesquels vous créez un outil de médiation.
En parlant de tailleurs ?
Vous vous souvenez de la dernière fois où vous aviez eu envie d’acheter de nouveaux vêtements ou un sac à dos ?
Trop petit. Manches trop courtes. Pas assez de poches. Trop brillant. Trop vert. S’adapte parfaitement, mais quelque chose gratte. Magnifique, mais requiert un lavage à la main, pour lequel vous n’avez pas le temps. Belle tenue, mais faite de polyester, que vous évitez pour des raisons environnementales. Dois-je continuer ?
Et maintenant, imaginez une visite chez un atelier de tailleurs. Il demande quel genre de vêtements dont vous avez besoin, pour quoi vous les utiliserez et quel est votre style de manière générale. Ensuite, ils prennent les mesures. Après un certain temps, vous avez un essayage chez le tailleur. Et enfin, vous récupérez la pièce de vêtement de vos rêves.
Voyez-vous déjà la différence ?
Demander puis agir
L’effort, le temps et le coût impliqués à créer des outils de médiation culturelle et des évènements devraient résulter dans une solution durable qui répond aux besoins du groupe cible. Que ce soit pour une description audio, un parcours tactile, sensoriel ou familial, une expérience immersive ou toute autre, vous devez toujours demander l’avis et les retours des utilisateurs.
Quelques exemples simples illustreront pourquoi, comme appris par l’expérience personnelle (cela peut varier en fonction du contexte local).
Étude de cas 1 : Audio description
Il y a plusieurs lignes directrices et entraînements qui sont disponibles sur comment écrire des audios descriptions. Cependant, même les auteurs aguerris demandent aux consultants malvoyants de lire le script pour s’assurer que tout est écrit de façon claire et qu’il ne manque aucune information.
Étude de cas 2 : La meilleure heure pour les ateliers/visites guidées pour différents groupes
Enfants avec un trouble de l’autisme : Samedi matin. Les enfants ne sont pas fatigués ou surpuissants, la circulation n’est pas trop dense, et il n’y a pas trop de visiteurs (ou presque) dans notre institution. Les matins en semaine – non, car la plupart d’entre eux travaillent ou étudient ; les après-midis en semaine – ce n’est pas la meilleure solution en automne/hiver, car beaucoup d’entre eux profitent de la lumière du jour et des restes de la vue pour se déplacer dans la ville ; les week-ends – trouver quelqu’un pour aider est difficile.
Visiteurs malvoyants : Le compromis est difficile à trouver.
Étude de cas 3 : Nouvelles idées
Parfois, il est difficile de trouver de nouvelles idées d’ateliers innovants. Demander aux participants ce qu’ils aimeraient faire le mois suivant a donné lieu à un projet distinct qui a même attiré de nouveaux visiteurs.
Ce genre d’information que vous ne lirez dans aucun manuel. Vous les apprendrez uniquement en parlant aux autres. C’est comme ça que vous apprendrez à mieux connaître votre audience et ses besoins. Les connaissances acquises en étant proche de vos publics, vous pouvez les utiliser à un niveau supérieur, en agissant en tant que défenseur des visiteurs ayant des besoins spécifiques. Mais chaque connaissance et expérience a ses limites. Il y aura toujours quelque chose dont vous n’êtes pas au courant. C’est pourquoi vous avez besoin d’experts – des représentants du groupe cible.
Expert, pas bénévole
C’est une information très importante que vous devez retenir. Si vous engagez quelqu’un comme un expert, cette personne doit recevoir une rémunération. Malheureusement, il est toujours très commun pour de nombreuses organisations et entreprises de demander à des personnes aux besoins spécifiques pour des conseils professionnels, en faisant passer cela pour “rendre la vie des personnes plus facile”, pour le “bien commun”, pour un “bon impact social”, ou même pour la “possibilité de coopérer avec des organisations prestigieuses.” Ça ne fonctionne pas comme ça. Une influenceuse polonaise, Monika Dubiel, a utilisé une métaphore simple : « Ça ne fonctionne pas comme ça, qu’une personne polonaise au hasard que vous rencontrez dans la rue sera un excellent professeur de polonais » et ajoute : « Si vous nous engagez en tant qu’experts en accessibilité, traitez-nous comme des experts. » En fait, ne payez-vous pas aussi des experts en informatique et des experts en droit fiscal ?
Les deux citations proviennent de l’enregistrement TikTok de VIP_team..
Monika Dubiel est une personne malvoyante, une influenceuse et une experte en accessibilité.
Demandez dès le début
Quel est le meilleur moment pour commencer à poser des questions sur la pertinence de l’outil de médiation pour les besoins des gens et inviter les représentants du groupe cible à rejoindre l’équipe créative ?
Il existe une seule réponse : au début de chaque processus. C’est la solution la plus efficace et la moins chère.
Un autre exemple simple. Imaginez que vous avez tout juste terminé la construction d’un gratte-ciel de 50 étages. Mais vous avez oublié de mettre un ascenseur. Construire sans ascenseur empêchera les gens d’acheter des appartements là-bas. Ajouter un ascenseur sera coûteux et donnera toujours l’impression d’avoir été ajouté de force.
Pour conclure
C’est admirable de vouloir améliorer l’expérience de vos visiteurs et considérer des fonctionnalités d’accessibilités. Mais n’oubliez pas de faire appel à un expert dans le processus de conception. C’est ce que nous faisons dans le projet REACT, à l’une de ses étapes. Nous soutenons les musées locaux dans le développement et l’implémentation d’outils de médiation culturelle et tours. Restez à l’écoute – nous partagerons les résultats dans les mois à venir !