Alors que nous approchons de la fin de la deuxième année de pandémie, les rapports indiquent que certains des secteurs les plus durement touchés et dont les répercussions négatives sont les plus durables sont l’industrie du tourisme et les nombreuses industries qu’elle soutient et qui la soutiennent, comme les industries culturelles et créatives (ICC). Selon la Commission européenne du voyage (ETC), tous les pays européens ont connu des baisses d’activités dans ces secteurs allant jusqu’à 85 % en 2020. Bien que les voyages se soient davantage libérés en 2021 grâce aux programmes de vaccination, l’ETC prévoit que les activités dans ces secteurs ne retrouveront pas les niveaux pré-pandémiques avant 2024.
En raison de la nature non contractuelle et/ou irrégulière de leur travail, les créateurs indépendants et les petites et moyennes entreprises ont été les plus touchés par la perte de revenus et le chômage. Avec un pronostic aussi sombre sur la reprise économique du tourisme et des ICC, comment les professionnels du tourisme et des ICC peuvent-ils s’adapter à la nouvelle normalité – un manque de visiteurs étrangers et des activités socialement distantes et/ou fortement réglementées ?
Un nouveau modèle économique à l’épreuve des pandémies pour le tourisme et les ICC
Il est peu probable que l’on revienne au statu quo, mais tout espoir n’est pas perdu pour autant. Des possibilités d’innovation, de durabilité accrue et de développement des communautés locales sont nées de ces défis.
Opportunité n° 1 : se tourner vers les publics locaux
L’imprévisibilité et le risque d’une pandémie mortelle ont eu une influence non seulement sur l’économie, mais aussi sur le comportement des consommateurs. De nouvelles études montrent que les voyageurs ont une plus grande préférence pour les activités dans un cadre local, qu’ils considèrent comme plus sûres et moins risquées. Connu sous le nom de « tourisme de proximité », le public local souhaite rester dans des environnements proches de chez lui en devenant touriste dans sa propre ville. Les petits groupes (tels que les familles et les amis) sont particulièrement sensibles à ces pratiques et ont tendance à revisiter les zones et les activités locales qui les intéressent. Ils constituent donc un groupe cible idéal pour les initiatives touristiques et culturelles locales.
Opportunité n°2 : s’aventurer loin des attractions les plus fréquentées
Malgré le fait que de nombreux professionnels du tourisme et des CCI ont traditionnellement misé sur l’attraction des visiteurs en créant des activités culturelles et touristiques autour des pratiques et des hotspots les plus éprouvés, la pandémie a démontré la fragilité de ce filet de sécurité. 70 % des musées ont fermé en 2020, et plus de 40 % d’entre eux déclareront également des fermetures en 2021. Les festivals et les événements organisés dans les zones densément peuplées ont été reportés, voire complètement annulés.
La lumière au bout du tunnel est apparue sous la forme d’activités alternatives, loin des clichés, pour attirer le public. Pour des Bruxellois souhaitant redécouvrir leur ville, quelle est la meilleure activité : un atelier de fabrication de chocolat (vu et revu) ou un escape game qui raconte une histoire en leur faisant découvrir les joyaux cachés de leur ville ? Créer des expériences alternatives hors des sentiers battus permet de maintenir l’intérêt du public local et de redonner vie à des secteurs du tourisme et des ICC malmenés.
Opportunité n°3 : adopter les outils de l’ère numérique
La seule constante dans cette pandémie a été une utilisation plus importante que jamais de la technologie pour faciliter le travail, l’école, le jeu et la connexion entre les personnes. Ces mêmes outils numériques peuvent être utilisés pour rendre les activités culturelles et touristiques accessibles et diverses.
Reprenez l’exemple de l’escape game de tout à l’heure. Le principe en lui-même est intriguant, mais comment le rendre encore plus résistant à la pandémie ? Au lieu de donner des indices aux participants en personne ou par écrit (ce qui risquerait d’entraîner une distanciation sociale et des mesures sanitaires), pourquoi ne pas leur permettre de scanner des codes QR pour progresser dans le jeu ? Cet élément d’innovation numérique est un moyen efficace d’ajouter de la nouveauté sans trop sacrifier votre temps ou le confort des participants.
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Ces trois opportunités (et d’autres encore) constituent le point central de notre projet #DiOtherCity, dont l’objectif est d’aider les professionnels du tourisme et des ICC à rester employés ou à créer des emplois dans la nouvelle normalité. Nous développons actuellement des ressources éducatives en libre accès qui couvriront les moyens pratiques par lesquels ces groupes cibles peuvent créer des initiatives touristiques et culturelles à l’épreuve de la pandémie.
Tenez-vous au courant des mises à jour en visitant notre site web : https://diothercity.eu/
Sources:
Bertacchini, E., Nuccio, M., & Durio, A. (2021). Proximity tourism and cultural amenities: Evidence from a regional museum card. Tourism Economics, 27(1), 187–204. https://doi.org/10.1177/1354816619890230
European Travel Commission. (2021, February 11). 2020 marks the worst year for international arrivals to Europe in over 30 years. ETC Corporate. https://etc-corporate.org/news/2020-marks-the-worst-year-for-international-arrivals-to-europe-in-over-30-years/
OECD. (2020). Mitigating the impact of COVID-19 on tourism and supporting recovery (OECD Tourism Papers No. 2020/03; OECD Tourism Papers, Vol. 2021/03). https://doi.org/10.1787/d11080db-en
UNESCO. (2021, April 13). Supporting museums: UNESCO report points to options for the future. UNESCO. https://en.unesco.org/news/supporting-museums-unesco-report-points-options-future
Site web du projet : www.diothercity.eu
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