Lorsqu’on écrit ou parle à une IA, celle-ci semble nous comprenne. Pourtant, sa capacité à traiter et générer un texte semblable à celui d’un être humain ne se produit pas par magie. Derrière chaque IA générative, qu’il s’agisse d’un chatbot, d’un assistant vocal ou d’un générateur de texte, se cache une équipe de personnes qui lui apprennent à interpréter, répondre et même anticiper la communication humaine.
Qui sont ces personnes et quel est exactement leur rôle ?
Data annotators (« annotateurs de données » en français) et linguistes
L’IA se nourrit de grandes quantités de textes écrits par des humains, mais ces données ne sont pas prêtes à l’emploi. Avant que l’IA puisse générer des réponses, elle doit d’abord être entraînée avec des données structurées et bien « étiquetées ». C’est ici qu’interviennent les data annotators et les linguistes.
Les data annotators « étiquettent » manuellement les textes, en classifiant les significations, les intentions et même les émotions afin d’aider l’IA à comprendre le contexte. Par exemple, ils peuvent indiquer si une phrase est une question, une requête, une expression de colère ou une blague. Ce processus aide l’IA à différencier les demandes.
Les linguistes, eux, veillent à ce que l’IA apprenne les nuances du langage (argot, expressions idiomatiques, références culturelles) afin qu’elle ne se contente pas de reconnaître les mots, mais en comprenne aussi le sens profond. Ils analysent les structures et les modèles linguistiques pour permettre aux modèles d’IA de mieux comprendre les variations de dialectes, le ton et l’humour.
Formateurs d’IA
L’IA ne se contente pas d’absorber des informations ; elle a besoin d’être guidée pour structurer ses réponses. Les formateurs d’IA jouent un rôle essentiel dans l’amélioration des interactions entre l’IA et les utilisateurs.
Ils évaluent les réponses générées par l’IA afin de s’assurer qu’elles ont du sens, sont factuellement correctes et respectent des normes éthiques. Si l’IA produit une réponse erronée ou maladroite, ils la corrigent et ajustent le modèle en conséquence.
Les formateurs perfectionnent l’IA en lui fournissant des exemples validés par des humains et en ajustant les paramètres pour lui permettre de mieux comprendre le contexte, l’intention et les attentes des utilisateurs.
Réviseurs éthiques
L’IA hérite des préjugés des données créées par l’homme, ce qui peut parfois conduire à des réponses problématiques. Si l’IA est développée à partir de données biaisées ou non filtrées, elle risque de reproduire des stéréotypes, de la désinformation ou même un langage discriminatoire. Les examinateurs éthiques jouent un rôle clé dans l’atténuation de ces risques. Leur mission est essentielle pour rendre l’IA plus sûre, responsable et inclusive.
Malgré les progrès réalisés, l’IA peine encore à comprendre les émotions, le sarcasme et le contexte culturel. Les experts humains continueront de jouer un rôle clé dans l’amélioration des capacités de communication de l’IA de manière responsable. Plus l’IA progresse, plus nous avons besoin d’humains pour s’assurer qu’elle reste en accord avec les valeurs humaines.
L’IA ne travaille pas seule : sa capacité à nous « comprendre » repose sur le travail minutieux de nombreuses personnes dans l’ombre. La prochaine fois que vous interagirez avec une IA, souvenez-vous qu’il y a une vraie personne derrière chaque réponse.