3 forces des personnes dyscalculiques

Nous connaissons tous les difficultés qu’implique la dyscalculie, mais celle-ci présente-t-elle aussi des avantages ? Si oui, quels sont-ils ?

Ces derniers temps, de plus en plus de personnes parlent de la nécessité de reconnaître les points forts des personnes atteintes de troubles spécifiques de l’apprentissage, mais lorsqu’il s’agit de décrire ce qu’elles entendent exactement par-là, elles ont souvent du mal à trouver la réponse. Il existe de nombreux articles traitant de sujets généraux tels que la créativité, mais il est difficile d’y trouver des informations spécifiques. Faisons la lumière sur les aspects positifs de la dyscalculie et démystifions les mythes qui s’y rapportent.

1) La créativité

La créativité est probablement le point fort des personnes souffrant de troubles spécifiques de l’apprentissage dont on parle le plus souvent. On pense généralement que les personnes dyscalculiques sont particulièrement douées pour les arts, l’artisanat et la littérature. Cela est souvent lié à l’idée qu’il existe différentes parties du cerveau, strictement divisées, responsables du comptage et des activités créatives. Lorsque l’une d’entre elles est affaiblie, l’autre se renforce.

Selon les scientifiques modernes, la réalité est beaucoup plus complexe. L’ancienne théorie selon laquelle le « cerveau gauche » et le « cerveau droit » ont deux fonctions très différentes a été rejetée depuis longtemps. Certaines personnes sont mauvaises en mathématiques tout en étant brillantes dans d’autres domaines, mais ce n’est pas la règle. Cela pourrait changer à l’avenir, mais pour l’instant, il n’y a pas de preuve exacte que les cerveaux dyscalculiques sont généralement plus aptes à créer de nouveaux concepts.

Cela dit, l’observation selon laquelle les personnes dyscalculiques ont des idées nouvelles et fraîches qui peuvent être utilisées pour réussir dans les domaines créatifs est tout à fait fondée. Néanmoins, cela est plutôt causé par un point de vue inhabituel que par des différences de fonctionnement du cerveau. Les personnes dyscalculiques ont du mal à faire les choses de manière standard, et même si elles ne sont pas intrinsèquement plus créatives que les autres, elles sont souvent obligées de trouver quelque chose de nouveau.

Les personnes atteintes de dyscalculie remarquent des choses qui échappent généralement aux autres. Par exemple, elles voient moins les chiffres comme des moyens de mesurer les choses que comme des formes et des sons intéressants. Elles ont souvent du mal à suivre les consignes et doivent donc comprendre beaucoup de choses par elles-mêmes. Cela les amène souvent à mieux comprendre les activités auxquelles elles participent et à les aborder de manière plus pratique.

2) La pensée pratique

Les personnes dyscalculiques ont tendance à penser en images plutôt qu’en chiffres. Par exemple, elles ont du mal à décrire le nombre de choses qui composent un ensemble, mais elles peuvent reconnaître la bonne section lorsqu’elles la voient. En général, les personnes dyscalculiques réussissent beaucoup mieux dans les exercices qui nécessitent la manipulation d’objets physiques que dans les tâches abstraites.

Elles ont également un plus grand besoin que les autres de bien comprendre le sujet si elles veulent l’apprendre. Elles peuvent mettre du temps à saisir certaines choses, mais lorsqu’elles finissent par acquérir les connaissances, elles le font correctement et sont conscientes du lien entre les chiffres qu’elles ont mémorisés et la réalité matérielle qu’ils représentent.

En réalité, les personnes qui ne sont pas atteintes de dyscalculie se concentrent parfois trop sur les chiffres et pas assez sur leurs aspects pratiques. Par exemple, lorsqu’on cuisine, il est bon de suivre la recette, mais il est encore mieux d’avoir une compréhension globale du processus. Les cuisiniers les plus expérimentés ne seront pas capables de vous dire combien de grammes de farine ils ont mis dans le gâteau, parce que ce qui compte pour eux, c’est que la pâte ait la bonne consistance.

3) Un point de vue différent

Les personnes atteintes de dyscalculie possèdent de nombreux atouts, qui ne sont pas toujours liés à leur handicap. Les troubles spécifiques de l’apprentissage n’affectent pas l’intelligence d’une personne, c’est pourquoi certaines personnes qui en sont atteintes peuvent être très intelligentes. Elles peuvent également être exceptionnelles dans ce qu’elles aiment faire. Le plus important est donc de s’interroger non pas sur les super-pouvoirs des personnes atteintes de dyscalculie en général, mais sur les points forts d’une personne en particulier. Vous pourrez alors l’aider à se développer et à exploiter ses capacités.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la manière d’aider les personnes dyscalculiques, vous trouverez plus d’informations dans le projet Calculate. Un cours en ligne destiné aux parents et aux enseignants sera bientôt disponible.

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Clouser, L., Discovering Dyscalculia with Laura Jackson, The LDA Podcast, Learning Disabilities Association of America, from: https://ldaamerica.org/discovering-dyscalculia-with-laura-jackson/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=discovering-dyscalculia-with-laura-jackson

Magenes S, Antonietti A and Cancer A (2021) Creative Thinking and Dyscalculia: Conjectures About a Still Unexplored Link. Front. Psychol. 12:671771. doi: 10.3389/fpsyg.2021.671771

Illustration 1 de William Fortunato: https://www.pexels.com/nl-nl/foto/vrouw-koffie-telefoon-laptop-6393342/.

Illustration 2 de Colin Behrens sur Pixabay.

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