L’apprentissage par la pratique et ses utilisations en classe

Lorsqu’un adulte repense à son année scolaire, quels sont les moments ou les exercices qui lui viennent en premier à l’esprit ?

Eh bien, essayez vous-même et il y a de fortes chances que les leçons dont vous vous souvenez le plus soient liées à au moins un de ces facteurs :

– Une émotion forte.

– Une expérience concrète ou une manipulation que vous avez faite en classe et qui sortait de l’ordinaire.

Si nous comprenons facilement le premier facteur, le second est un peu plus délicat.

Oui, la nouveauté de faire quelque chose de différent entre en jeu, mais cela ne peut pas être la seule raison, car tout nouveau sujet sort de l’ordinaire, et nous ne nous souvenons pas de toutes les premières leçons de de notre vie.

Alors, qu’est-ce qui la rend différente ?

Eh bien, l’autre partie de la réponse réside dans le mode d’apprentissage, un mode expérientiel. En d’autres termes, l’apprentissage par la pratique.

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Les experts estiment que le processus d’apprentissage naturel réside dans l’apprentissage par la pratique, ou la « Théorie de l’Apprentissage Expérientiel ». Si cette théorie est assez intuitive, elle n’est pas si simple à appliquer en classe.

De nos jours, la plupart des cours sont donnés dans un style d’apprentissage théorique, ex-cathedra, où les enseignants expliquent et les élèves écoutent.

Cependant, l’idée principale de la théorie de l’apprentissage expérientiel est que l’apprentissage est basé sur l’expérience, dans un cycle de 4 phases : Expérimenter, Réfléchir, Penser, et enfin Agir, puis recommencer.

Selon l’un de ses pères fondateurs, David Kolb, elle peut être résumée comme suit :

« L’apprentissage est le processus par lequel la connaissance est créée par la transformation de l’expérience ».

L’apprentissage expérientiel encourage les essais et les erreurs, améliorent la rétention de l’information, orientent l’apprentissage vers la résolution de problèmes, favorisent un climat de progrès et stimulent l’intérêt et la motivation des élèves.

Au lieu de considérer l’apprentissage comme un déversement de connaissances, il s’agit plutôt de façonner une façon de penser en renouvelant, adaptant, ajoutant et reliant les informations par l’expérience et à travers le temps.

La connaissance n’est pas une chose fixe, et elle n’est pas « morte ». Nous réévaluons continuellement ce que nous savons, et nos connaissances évoluent. Le cerveau s’apparente donc davantage à un muscle qui se forme continuellement par l’exercice qu’à une boîte remplie d’informations figées.

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Alors comment intégrer cette méthode dans le programme d’études actuel ?

Toutes ces questions ont conduit à la création du matériel pédagogique de STEAMbuilders, dans lequel nous utilisons les techniques historiques et patrimoniales pour contextualiser la théorie des STEAM d’aujourd’hui.

On présente d’abord aux élèves une technique, une machine de taille réduite ou un bâtiment quelconque. Ils expérimentent ou observent le fonctionnement de la manipulation. Ensuite, ils réfléchissent et essaient de comprendre son mécanisme et éventuellement son utilisation.

La manipulation est ensuite présentée en termes d’origine historique : d’où elle vient, son utilité, etc. Ensuite, les élèves reçoivent les plans pour la construire ou la recréer eux-mêmes sous supervision. Cela leur permet de mieux intégrer le mécanisme, de visualiser ses composants et la manière dont ils s’articulent ou interagissent entre eux.

Les élèves utilisent ensuite la manipulation en classe, l’enseignant expliquant la théorie qui la sous-tend. Les élèves sont invités à se demander dans quels autres cas de la vie quotidienne ce concept peut être appliqué ou trouvé. Cela les incite à observer davantage leur environnement et à réfléchir à la manière dont le monde fonctionne autour d’eux.

Le but est que les élèves soient capables de relier ces concepts abstraits à des manipulations concrètes récentes et anciennes, et que cela ancre plus profondément ces connaissances en eux.

Étant donné que plusieurs sens sont sollicités pendant la session et que les élèves participent activement à leur apprentissage, un plus grand nombre de zones du cerveau sont actives pendant la leçon, ce qui favorise la rétention des informations à long terme.

Bien entendu, l’objectif final n’est pas de remplacer l’enseignement formel par cette méthode, car elle pose malheureusement des difficultés en termes d’évaluation des connaissances et prend également plus de temps. L’objectif est plutôt d’enrichir la méthode d’enseignement traditionnelle avec ces mises en contexte dans certaines leçons afin d’améliorer la mémorisation des élèves, de stimuler leur implication dans les leçons et de piquer leur curiosité pour le monde et ses mécanismes STEAM. 

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Un élève motivé réussira toujours beaucoup mieux qu’un élève non motivé. Cette méthode est également bénéfique pour les élèves souffrant de Troubles Spécifiques de l’Apprentissage car les séquences et le matériel concret les aideront à visualiser, interagir et comprendre la théorie qu’ils sont en train d’apprendre. Ils ont besoin d’étapes claires et de pouvoir relier les choses à des situations concrètes afin d’intégrer plus facilement le contenu.

En conclusion, l’utilisation de l’apprentissage expérientiel est non seulement très utile pour renforcer l’efficacité de l’apprentissage et l’engagement des élèves dans les matières STEAM, mais également bénéfique pour les élèves atteints de troubles spécifiques de l’apprentissage (comme les troubles DYS ou le TDA-H). Il peut, et doit, être utilisé plus souvent dans le contexte de la classe pour stimuler l’intérêt, la participation et la compréhension des élèves dans les matières STEAM.

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